Chaque jour, nous produisons une quantité faramineuse d’ordures. Tout ce que nous consommons, de sa production à son transport jusqu’à sa fin de vie, débouche sur des déchets. Avec des volumes de déchets se comptant par millions de tonnes par an, leur gestion devient un enjeu de taille. Voici un état des lieux de la production des déchets pour mieux prendre la mesure de l’ampleur du problème.
Un problème global
À l’échelle mondiale, la production de déchets suit une courbe ascendante. Cela tient à l’augmentation de la population et à la montée du niveau de vie dans beaucoup de pays émergents, encourageant la surconsommation.
Le type de déchets, dit « déchets municipaux » désigne les déchets solides produits par les ménages et les commerces, soit principalement des déchets générés dans les zones urbaines. Dans son rapport, What a waste 2.0, la banque mondiale présage une hausse de la production de déchets de 70% d’ici 2050. Des 2,01 milliards de tonnes actuels, on passerait à 3,4 milliards.
44% de ces rebuts sont des déchets alimentaires, 17% concernent le papier et 12% consistent en des déchets plastiques. 34% des déchets produits globalement sont imputés aux pays à revenus élevés, bien qu’ils soient mieux armés pour en disposer et les traiter (collecte, recyclage).
En 2016, la production de déchets de l’Europe se chiffre à 334 millions de tonnes selon les chiffres de la Banque Mondiale. La situation est d’autant plus alarmante que le Vieux Continent est la troisième région en termes de production de déchets derrière l’Asie orientale et pacifique, puis l’Asie du Sud.
4,6 tonnes de déchets par Français par an en France
Les derniers chiffres officiels de la France remontent à 2020, dans le cadre des bilans obligatoires imposés par l’Union européenne. De manière générale, l’hexagone produit 310 millions de tonnes de déchets. Une fois soustrait le volume des résidus issus du traitement des déchets (déchets secondaires), cela revient à 299 millions de déchets produits.
Ce chiffre est en baisse de 9,7% par rapport à 2018 mais cela s’explique, principalement, par la pandémie du COVID-19, qui a paralysé une partie de l’économie. Si l’industrie a effectivement vu sa production de déchets chuter, ce n’est pas le cas des ménages, qui enregistrent, de leur côté, une augmentation de 13%. Dans l’ensemble, chaque Français en produirait 4,6 tonnes de déchets par an.
Par secteur d’activité, la construction reste le domaine le plus polluant. À lui seul, il est responsable de 212 millions de tonnes de déchets. Il est suivi par les ménages (33 millions de tonnes), le traitement des déchets, l’eau, l’assainissement et la dépollution (25 millions de tonnes), puis l’industrie (19 millions de tonnes).
Compte tenu de la dominance du secteur de la construction, le pays finit naturellement l’année avec plus de déchets minéraux à gérer. Concernant l’épineuse question du plastique, ce type de déchet se chiffre à 2 millions de tonnes, dont 13% occasionnés par les ménages. 64,4% des déchets totaux sont soit recyclés, soit remblayés, tandis que 26,3% finissent à la décharge.
Des budgets colossaux en jeu
La Banque Mondiale estime que les coûts de la mise en place d’un système de gestion durable des déchets reviennent moins chers que l’inaction. Cependant, force est de constater que son financement reste très important. Ainsi, pour la France, 20,6 milliards d’euros ont été dévolus à la gestion des déchets en 2019.
Cette enveloppe colossale occupe à elle seule 38% du budget de protection de l’environnement et 0,8% du PIB. Les entreprises ont contribué à 55% de cette somme, devant les ménages (30%).